À l’auberge Marec, où il réside, on conseille à Monet de visiter le Grand Phare et la grotte de l’Étoile. Il y part à pied, seul. Il trouve à Port Coton un lieu intéressant à peindre, qui lui fait immédiatement penser aux estampes japonaises, très en vogue à l’époque (Van Gogh en était fou) et aux aiguilles d’Étretat, dont il revient.
Il travaille sur le rocher et la mer avec très peu de ciel afin d’exprimer toute la force voire la sauvagerie des paysages. Il choisit différents cadrages, cherche à peindre la structure de la roche, comme une sculpture, ce qui est nouveau pour lui.
« Au matin, le temps était superbe, mais vers 9h, les nuages viennent, puis du vent et la terrible pluie ».
Il se voit donc « contraint » de travailler en séries, car le temps et la lumière changent très souvent. Belle-île lui impose cette nouvelle méthode qu’il adoptera par la suite pour ses autres sujets comme les cathédrales ou les meules de foin.
« Pour peindre vraiment la mer, il faut la voir tous les jours, à toute heure et au même endroit pour en connaître la vie à cet endroit-là ; aussi, je refais les mêmes motifs jusqu’à 4 et 6 fois même… »
Monet est véritablement « l’inventeur » du site touristique de Port Coton. À son arrivée, il n’y a ni route, ni Manoir, le paysage est plat et dégagé. Il n’y a que le Grand Phare et le Sémaphore du Talut…qu’il fait d’ailleurs disparaitre de ses toiles !